Wat Rong Khun วัดร่องขุ่น
Temple le plus célèbre de la province de Chiang Rai, voire du nord de la Thaïlande, le Wat Rong Khun est sans conteste le plus beau temple blanc du royaume.
S’il est loin d’être le seul de cette couleur, c’est le plus célèbre grâce à la qualité des détails de sa construction, son originalité, quoique relative, et par le fait qu’il est signé par le plus célèbre artiste thaïlandais vivant, à savoir Chalermchai Kositpipat (เฉลิมชัย โฆษิตพิพัฒน์).
La première chose à savoir sur le Wat Rong Khun est qu’il s’agit d’une œuvre d’art spirituelle complète, à l’instar par exemple du sanctuaire de la Vérité, à Pattaya.
A l’heure actuelle, et assurément davantage à l’avenir, il s’agit également d’un lieu hautement touristique, bénéficiant d’un marketing sans failles qui fait que lorsque vous tapez Chiang Rai dans un moteur de recherche, la première photo que vous verrez apparaître est ce temple blanc.
Le Wat Rong Khun de Chalermchai, l’œuvre de sa vie, dont la construction devrait encore s’étendre sur plusieurs décennies, fait ainsi aujourd’hui vivre plusieurs dizaines de personnes.
En soi, le lieu est spectaculaire. De l’extérieur, l’Ubosot, la star des lieux, est posé au milieu d’un bassin, auquel on accède par un pont enjambant des créatures vous tendant les bras comme pour mieux vous tenter.
La salle d’ordination iconique
A l’intérieur, les photos sont interdites, ce qui reste rarissime dans un temple bouddhiste en Thaïlande.
Malheureusement, il y a souvent tellement de monde dans cet Ubosot que les gens ne font alors que passer, observent quelques secondes le bouddha sur l’autel, puis filent vers la sortie, encouragez par les gardiens, car de nouvelles personnes attendent pour entrer.
L’intérêt majeur de cette salle reste pourtant les peintures murales de l’artiste. Elles sont superbes tant elles représentent son style si atypique, mélangeant allégrement l’imaginaire bouddhique avec le monde globalisé dans lequel il vit.
Le plus amusant sont les nombreux détails de ces peintures, par exemple la présence des tours jumelles de New-York, ou encore de Superman, et d’autres encore dont le souvenir s’est depuis estompé étant donné que les photos sont interdites.
Le Musée de l’artiste
A mon sens, le lieu le plus intéressant du Wat Rong Khun reste pourtant le musée en l’honneur de l’artiste.
Premièrement, car il ne semble pas intéresser grand monde et vous serez sans doute seul à le visiter, mais surtout parce qu’il permet de retracer toute la carrière de Chalermchai Kositpipat, de ses premiers tableaux à l’âge de 14 ans, à certaines toiles récentes, en passant par de magnifiques sculptures en bronze où l’on peut sentir les prémices de la construction du Wat Rong Khun.
A travers ces œuvres, on observe ses centres d’intérêt, bien évidemment la cosmologie bouddhique, les animaux mythologiques, certaines peintures réalisées lors de ses voyages et même quelques toiles sur la politique contemporaine de la Thaïlande, assez fine dans leur composition et leur sens.
Vous découvrirez également quelques tableaux drôles ou ironiques, sur la politique internationale par exemple, dont la toile intitulée Bye Bye, représentant George W. Bush à la fin de son mandat s’envolant sur une fusée vers l’espace.
A l’instar du temple, il est interdit de prendre des photos de ces peintures. Néanmoins, elles sont presque toutes disponibles à l’achat à la fin de la visite, dans une boutique, sous plusieurs formats. Si le temple blanc peut être vu comme projet artistique génial, c’est également un coup de génie marketing.
Coordonnées GPS: N 19°49’27 E 99°45’49
